Le lendemain, un des hommes de la Brigade de Défense de Denver viendra faire sortir le Gang de sa cellule pour les placer dans un bureau fermé. Quelques minutes plus tard, le maire fait son entrée, avec un quarantenaire au visage marqué, habillé chic mais néanmoins pratique, et ayant une arme à la ceinture. Et quand on rentre armé dans le dos d'un maire, c'est qu'on peut se targuer d'une certaine autorité. Le maire fait les présentations entre les PJs et Pete Fadaway, de l'agence Pinkerton. Si certains PJs ne connaisent pas la célèbre Agence de détectives privés, Pete fera un brève présentation, avant d'expliquer la raison de sa présence. A denver, intrigues et complots entre Nord et Sud, entre les compagnies du Rail ou encore entre différents commerces très influents rendent le travail des représentants de la loi plus politique et plus délicat que dans d'autres villes. C'est pourquoi l'Agence n'hésite pas à travailler main dans la main avec les forces d'action de la ville et y apporter une analyse extérieure. Néanmoins, même l'Agence Pinkerton a des effectifs limités, et doit parfois se servir de talents extérieurs pour faire éclater la vérité.
Le maire reprendra la parole. « Vous avez assisté à un événement surement très important. Même si les témoignages vous accusent, je suis convaincu qu'il s'agit plus que d'une simple vengeance indienne. Je suis prêt à vous croire sur parole et à vous libérer, mais pas pour que vous vous tourniez les pouces : vous allez me trouver qui est le responsable, et M. Fadaway est le garant de votre bonne foi. Apportez-moi une explication qui tient la route, et je vous libère avec les honneurs. Si vous ne jouez pas le jeu, je suis sur que Faucon Solitaire pourra se réjouir d'avoir quelques compagnons de cellule le temps qu'un juge soit libre pour trancher sur ce meurtre. »
Même si on est dans le Colorado, la mort n'est jamais jugée tendrement dans l'Ouest sauvage. Grosso modo, il s'agit d'une offre que le Gang ne peut pas refuser, à moins de se compliquer beaucoup la vie pour leur arrivée à Denver. Evidemment, les PJs ne seront pas payés, mais Fadaway accepte de leur payer gite et nourriture sur ses frais de mission si les PJs réalisent effectivement l'enquête à ses côtés. C'est certainement plus alléchant que la gamelle d'haricots rouges qu'ils ont eu en prison…
Lorsque les PJs auront choisi de quitter l'horizon des barreaux, Pete les emmène à la succursale Pinkerton de Denver. Ils auront l'honneur d'être présentée à Hattie Lawton, qui va leur expliquer sa théorie, et qui attend bien entendu que le Gang parte là dessus.
Ariel Glowman travaillait comme eux à l'occasion pour l'Agence Pinkerton. Il avait de nombreux contacts et il peut avoir de nombreux ennemis potentiels. Néanmoins, elle a également découvert récemment qu'il avait des rapports extraprofessionnels avec les Confédérés. Ces satanés sudistes n'aiment pas les balances, et comme Glowman jouait double jeu à leurs yeux, il a eu l'honneur de tester une nouvelle arme expérimentale de l'armée confédérée. Ils espèrent sans doute qu'en territoire libre, les enquêtes ne dériveront pas dans des considérations militaires. Hattie leur donne l'adresse d'un saloon proche de la gare dans lequel un régiment de confédérés a débarqué il y a deux semaines. On ne sait pas ce qu'ils font là, mais leur présence incognito cache sûrement des activités inavouables. Hattie ne cache pas aux PJs son camp, et si jamais on le lui fait remarquer, elle a tout un lot d'arguments et d'expériences pour expliquer son aversion contre les confédérés. En tout cas, elle entend bien que le Gang enquête en ce sens, et si ca ne leur plait pas, elle n'aura aucun remord à les renvoyer croupir en cellule. Si les PJs évoquent le côté mystique de l'évènement, elle argue que les détectives Pinkerton apportent une réponse logique et pragmatique aux questions de leurs clients, et qu'en tant que détectives temporaires les PJs feraient bien de revenir à une argumentation crédible et mesurée. Effectivement, le côté vendeur du détective est toujours sous-entendu dans la conversation : il ne s'agit pas de décevoir un client, même si c'est le maire. Exit les résultats fantaisistes donc, c'est l'instruction que Hattie donnera aux PJs avant de les envoyer sur le terrain sous la coupe de Fadaway, tout en rappelant que la piste sudiste doit être leur priorité dans l'enquête.
A l'extérieur, Pete avoue si on lui demande qu'il n'est pas aussi « nordiste » que sa patronne, mais Denver étant plus proche de l'Union ces derniers temps, les intimidations et actions diverses des confédérés surviennent de temps à autre. Il propose de se rendre tout d'abord au saloon pour vérifier la présence de ce régiment. Fadaway a de la bouteille, et comme beaucoup d'Agents il n'aime pas jouer de son autorité. Il sera donc sympa avec les personnages et prêts à les sortir du merdier dans lequel ils sont s'ils suivent le fil de l'enquête. Au saloon, il leur paiera le repas, et jouera peut-être même quelques verres au Poker. Il n'a pas un très bon niveau, et s'amuse du prétexte pour offrir à ses nouveaux collaborateurs l'occasion de retrouver le sourire. Côté sudiste, ils sont effectivement à dormir ici, mais ne reviendront pas avant la fin de la soirée.
Tandis que la perspective de découvrir un complot des confédérés anime l'Agent Pinkerton, les PJs auront surement envie d'aller voir ailleurs, et Fadaway les laissera faire, en leur rappelant de faire des comptes rendus réguliers et de se retrouver au moins tous les soirs au Saloon.
Les nombreuses victimes sont rassemblées à l'hôpital et s'ils se rapprochent de médecins qui ont autopsiée les victimes de la gare, ils pourront apprendre que c'est un arrêt cardiaque qui est probablement la cause de la mort.
Le seul avantage qu'ils ont par rapport à Fadaway sur l'enquête, c'est d'en savoir plus sur Faucon Solitaire aux Pattes Brisées.
A moins qu'ils n'aient envie d'interroger le barman de la gare (lequel a pris des vacances pour se remettre de ses émotions), ils pourront aller voir la boutique Huggins & le Faucon.
Depuis un mois, la boutique s'est faite connaître pour l'acquisition d'une nouvelle machine vendue à Grisaille City : le lit oniro-thérapeutique. La fumée de roche fantôme et le sifflement qui s'échappe parfois de la porte de l'officine a fait courir des rumeurs inquiétantes sur lui et ses activités, mais les commentaires ravis des utilisateurs les faisaient taire… jusqu'à présent.
La boutique fait l’angle d’une rue au rez-de-chaussée d'une maison à un étage. A l’étage supérieur, qui n'appartiennent pas à la boutique, on recense deux appartements qui logent des gens du quartiers qui pourront renseigner nos héros.
La boutique est fermée à présent. Même le lendemain, le Lundi, ou tous les autres jours tant que Faucon Solitaire ne sera pas libéré, Huggins a décidé de fermer boutique pour éviter d’être ennuyé. Il rôdera dans le quartiers, et si les PJ repassent dans le coin après leur court séjour en tôle, il leur proposera peut-être (détail facultatif) de l’aider à faire une opération coup de poing pour libérer Faucon Solitaire, car, comme l’Indien, il n’a pas trop confiance en la justice de Denver pour libérer un Indien.
La prison étant fort bien gardée, et n’étant pas dans les intérêts des PJs de se mettre à mal avec la Brigade de Denver ni l’Agence Pinkerton, ils devraient logiquement refuser un tel contrat. Si ils en font part à Fadaway, celui-ci en touchera un mot à la brigade de Denver, et Huggins ira rejoindre Faucon en prison, pour éviter tout risque de débordement inutile, ils ont assez de cadavres et de blessés sur le dos en ce moment.
Quoiqu’il arrive donc, ils ne pourront accéder à la boutique Huggins en prison ou en liberté. A moins bien sûr qu’ils ne tentent une effraction. Mais dans une telle ville, il faudrait être très discret, et agir de nuit de préférence.
Dans l'échoppe, il y a différents sièges pour s'asseoir dans différentes positions. Dans l'arrière pièce, le fameux lit Oniro-Thérapeutique près du conduit de cheminée.
Le lit Oniro-Thérapeutique se présente comme un lit assez étroit (un peu moins large qu’un lit une place), sur une charpente métallique. Le lit est recouvert d’une cage de panneaux de verre (type déco steampunk) et de métal qui coulissent les uns sur les autres pour permettre de recouvrir le lit de façon hermétique (dans une certaine mesure, son étanchéité n’étant pas à l’épreuve de l’eau). A la tête du lit, un petit caisson vient prolonger le sarcophage de verre. Il continent un brûloir qui fait évaporer via des trous qui donnent au niveau de la tête du lit, un mélange dont la recette est protégée Hellstromme ltd. Ce mélange, à base d’herbes (recette Indienne, donnée par Faucon) et de roche fantôme distillée, se diffuse ainsi dans l’habitacle du lit. Le dormeur s’endort alors assez vite, en quelques minutes, et va littéralement revivre, en rêve, les meilleurs moments de sa vie (pas tous en une séance, il faudrait plusieurs séance pour en faire le tour) ! Une telle séance dure deux heures et le dormeur se réveille avec une sensation de bien-être intense, reposé complètement, heureux, le sourire au lèvres. (Techniquement, le perso élimine toute fatigue, et la première fois qu’il utilise ce lit, il refait le plein de pépites si il en avait déjà dépensé). Une telle révolution dans le sommeil donne naturellement envie d’y re-goûter.
Dans le bâtiment d’à côté, un immeuble avec un étage de plus jouxte la boutique abrite dans trois de ses appartements, parmis d’autres habitants :
S'ils finissent par savoir qu'Herbert, de la bouche du Faucon ou de Huggins, est le concepteur du lit oniro-thérapeutique, alors ils seront tenté d'aller le voir chez lui. Ils le trouveront dans l'appartement où il travaille, il les recevra dans une salle juste derrière la porte, un petit salon, et il évitera de leur montrer le matériel qui est dans le reste de l'appartement. Il donnera écho aux paroles de Huggins ou du Faucon, et dira qu'il est là pour valider les réglages du prototype du lit onirothérapeutique, que tout se passe à merveille et que c'est très prometteur. Il ne mentionne pas la commercialisation qui se prépare.
Le voisinage autour de la boutique entretient tout un tas de ragots sur ces deux médecins atypiques et sur leur nouveau lit.
Beaucoup sont venus essayer la nouvelle invention, et la plupart en ont été très satisfaits. Des rêves agréables, une sensation d'être régénéré au sortir de l'appareil, et les conseils écoutés des deux médecins sont les principaux témoignages qui se recoupent. Néanmoins, les langues de vipère, qui en général sont trop peureuses pour avoir essayé l'appareil, viendront dire aux PJs que c'est un instrument du démon, que son bruit glaçait le sang des honnêtes gens et que de toute façon les proprios sont des charlatans.
Ces langues de vipères font l’amalgame entre le lit des médecins qui est parfaitement silencieux, et les expérience de Herbert Z. qui lui fait des expériences à base de roche fantôme non distillée beaucoup moins discrètes. Mais comme il n’invite personne à voir ses inventions et que c’est un homme discret, les gens ont associé ces bruits avec ce lit qui est, il faut le reconnaître, assez étrange.
Il habite une maison sur les bords du fleuve. Il n’y a rien d’intéressant dans cette maison hormis son bureau.
Le soir même de sa mort, pensant bien que cette maison sera la source d’investigations diverses, les Pinkertons viendront visiter ce bureau pour en faire disparaître toute trace des affaires sur lesquelles Glowman a pu travailler de concert avec eux. Ce nettoyage sera fait de très discrète par des pros qui ne seront pas dérangés vu que le reste de la ville s’occupera de nettoyer le carnage et d’organiser un hôpital de fortune avec des tentes pour rassembler corps et blessées.
Un jet de Perception à -4 permettra de se rendre compte que des gens sont probablement passé et ont fouillé dans les dossiers. Glowman était très méticuleux, un très bon observateur pourra se rendre compte d’une légère inhomogénéité dans certains coins.
Ariel Glowman possède aussi des parts dans une exploitation minière à Nugget Gulch, Colorado, un filon d’or exploité par un associé prospecteur (lui a apporté les fonds pour l’achat de la concession). Tous les dossiers et correspondance avec son associé Doug Davis. Eplucher la correspondance prend du temps. Il s’agit principalement de commandes de diverses matériel pour consolider la mine, des comptes rendu d’exploitation et diverses dialogues amicaux sur la pluie et le beau temps.
Outre les livres de comptes, on peut trouver les plans de la mine et un sachet de velours contenant deux petites pépites d’or. La découverte de ce sachet prouve, si ils ont remarqué que certaines choses ont bougé, que ces gens n’étaient pas venu pour voler de l’or.
Enfin, et pour revenir sur notre campagne, dans le calendrier journalier qui aurait dû être sur le bureau (si le jet plus haut est réussit, on peut glisser à l’observateur une zone plus sombre sur le bois du bureau qui indique qu’un objet posé en permanence au même endroit a été retiré, avec un peu d’astuce et éventuellement un coup de pouce, on peut deviner qu’il doit s’agir d’un calendrier) on peut trouver des rendez-vous pris dans une officine médicale à Denver : il s’agit de celle de l’Indien.
Glowman a en effet dormi plusieurs fois dans le lit Oniro-Thérapeutique. Premier prototype existant. Curieux de nature, lorsqu’il a appris l’existence de cette boite à rêve merveilleux, il va la tester personnellement. Il devient vite accro. On peut se rendre compte que la fréquence des RDV augmente avec le temps. La première visite remonte à 3 mois, il en fera deux en février, 4 en mars, et 6 en avril. La dernière remonte au Mercredi 25 Avril.
Ce calendrier est actuellement dans les mains des Pinkertons qui n’ont pas voulu laisser les dates concernant leurs RDV plus les quelques petites notes rajoutées sur son calendrier. Des joueurs perspicaces qui auront trouvé que ce doivent être les Pinks qui ont fait le ménage pourraient alors demander à consulter le calendrier pour trouver cette piste importante. Mais attention à ne pas forcément donner cette information trop tôt, car elle vient compromettre la (fausse) piste des Confédérés.
Glowman a goûté à la dreambox… Pour Huggins, Glowman tente de se soigner du démon du Jeu (Glowman est cupide, il veut de l’or et être toujours plus riche, la mine d’or et le tournoi de pocker sont des éléments qui le motivent). Glowman étant un très bon acteur (double jeu) il arrive toujours à faire croire à Huggins qu’il n’est pas encore guéri mais que petit à petit il sent l’effet bénéfique des séances. En fait, il est accro lui aussi (enfin, était).
Pour savoir qu’il est client de Huggins & le Faucon et qu’il goûte à la Dreambox il faut :
Herbert et son assistant le savent aussi, mais ils ne seront pas assez fou pour le mettre en avant.
Il est important que le lien soit établi à un moment où à un autre de l’enquête, donc si les personnages patinent trop, le Marshal peut faire intervenir Fadaway ou un autre agent de la Pinkerton pour leur fournir l’agenda de Glowman, tout en leur indiquant de garder la plus grande discrétion sur son contenu qui est classé confidentiel USA.