Les Etats de l’Union contre les Etats Confédérés, voilà un sujet incontournable de Deadlands, et parfaitement en accord avec l’ambiance qui règne à Denver au moment où les PJs y posent la botte. Le Colorado fait partie des Etats qui n’ont pas encore fait leur choix entre obéir à Grant ou à Michele. Dans les rues, des partisans sont toujours prêts à débattre plus ou moins violemment de la question, attendu que chacun a son opinion à défendre. En 1877, les corps armés continuent à s'entraîner et à s’armer, et l’invasion surprise par les Anglais n’a fait que renforcer le qui-vive. Les territoires disputés sont l’endroit idéal pour enrôler de nouvelles recrues et mener des activités à l’écart de la rigueur militaire. Une des intrigues du scénario tourne autour des armes expérimentales développées à grands coups de Ghost Rock ; chacun des camps fonde beaucoup d’espoirs sur la Science pour amener un tournant décisif en cas de confrontation militaire.
L’homme du Sud a cette réputation de soldat surexcité, peu instruit et prêt à tout qui pousse les dirigeants des grandes villes à préférer la vision plus industrielle et rationnelle des Nordistes. Néanmoins, le Maire est là pour éviter que la situation ne finisse en bain de sang, le Colorado n'a pas envie de ressembler au Kensas. Les préférences officieuses de l’autorité n’empêchent pas celle-ci de défendre les citoyens de Denver avant toute considération politique : c’est la raison pour laquelle le port d’armes est interdit en ville, et qu’on vous incite davantage à découvrir les nouveaux commerces qu’à vous précipiter vers la conscription.
Assez loin de leurs lignes de défense, les forces confédérées sur place se tiennent à carreau. Elles savent qu’elles auront très peu de soutien en cas de pépin, mais peuvent malgré tout compter sur un beau réseau de sympathisants près à les couvrir… pourvu que ça ne se sache pas. Les Confédérés ont un discours de liberté et d’enrichissement qui plaît au chercheur de matières précieuses et qui flatte le colon exilé. Cette population n’a pas toujours les rênes du pouvoir à portée de main, mais peut retourner une opinion sur la Grand Place quand on en vient à rendre la justice ou les décisions difficiles. Soldat Confédéré en permission La durée du conflit a obligé le sud à entraîner des conscriptions forcées. Les confédérés misent sur l’idéologie et le volontariats, faute d’avoir les armes ou le temps d’entraînement nécessaires.
Les Yankees ont l’avantage de la géographie : que ce soit par les rails ou en diligence, le trajet entre les Etats de l’Union et le Colorado ne figurent pas parmi les plus délicats. Et les lobbies scientifiques préfèrent traiter avec les politiques qui poussent à l’industrialisation plutôt qu’avec les planteurs enchaînés à leur coton et leurs esclaves. Les sympathies se créent donc logiquement, même si les actions des Etats Fédéraux provoquent parfois comme partout leur lot de frustrés et d’indignés. Soldat de l’Union en mission L’Union a toujours eu peur des défaites et des pertes humaines, très mauvaises pour l’image de stabilité et de garantie qu’elle veut offrir à ces états. De ce fait, malgré un entraînement et un armement souvent supérieur à leurs ennemis, leur frilosité tactique et les conflits internes entre les officiers nuisent fortement à la possibilité de victoire.
Cet homme est quasiment le gouverneur du Colorado. Sa popularité lui a permis de faire entendre sa voix au-delà des luttes d’influence entre Nordistes et Sudistes. Installé à Denver, il y a levé une force d’intervention loyale et efficace : la Brigade de Défense (cf. ci-dessous). Réputé incorruptible, son avis est à l’image des hommes de l’ouest : il sait sentir quand le vent tourne et compose avec les intervenants de chaque affaire. C’est donc surtout en diplomate qu’il a réussi à limiter les violences et à faire de sa ville un coin où les entreprises fleurissent.
Denver's Police
Le Maire, Hornsby, est leur boss. En pratique, il délègue les opérations à James Cook mais tout membre de la brigade doit obéir à un ordre qui viendrait de Hornsby.
James Cook est un homme droit. Le profil type “Lawful Good”. Incorruptible, au service de sa ville. Il n'est pas raciste, il résoudraa les problèmes éthniques avec la loi (donc si la loi dit qu'un Indien n'a aucun droit, l'indien sera considéré comme tel par par James. Par contre, en cas d'un homicide d'un indien le coupable sera jugé pour homicide, sauf si la loi impose un statut de “non humain” pour les indiens). C'est un grand homme balaise. Bien rasé. Une chemise avec un veston de cuir et l'étoile de la brigade de Denver. Il a une juridiction de Marshal de Denver, qui s'étend donc à la ville de Denver uniquement. Il porte un ceinturon et un colt simple action. [todo : Définir le modèle précis pour les mordus].
Tous les hommes de la brigade portent le badge de la Brigade de Denver En “veille”, ils portent un ceinturon avec un colt, un couteau et un sifflet (pas à roulette) qui leur sert en cas d'urgence pour demander du renfort. Ils ont des chevaux et patrouillent souvent la ville de Denver deux par deux. Sur les chevaux, un holster avec une carabine dedans (Winchester). En opération, qu'il soit à cheval ou à pied, le brigadier porte systématiquement sa carabine.
En 1880, la population historique de Denver était de 106713 hab. En 1877 à Deadlands, avec la guerre qui dure, on peut imaginer que la population de cette grande ville est plutôt autour de 50.000 à 80.000 habitants.
Si on prend un ratio de 1 pour 2000 (trouvé 1 pour 1850 hab. à Toronto en 1835), l'effectif de la Brigade s'élève à 40 personnes pour 80.000 habitants. 50 personnes pour 100.000
Il y a plusieurs postes répartis dans la ville :
La brigade qui intervient dans le premier Volume sera principalement le groupe permanent du QG, vu que la partie devrait rester principalement autour du centre ville de Denver. Il patrouille entre la Mairie et la Gare, et les rues principales de Denver : Holladay, Larimer, Lawrence, Arapahoe, Blake…
Les 16 hommes du QG:
10 sont en patrouille constante (5×2), les 6 autres restent au QG pour les affaires quotidiennes et administrative (garder la prison, recevoir les habitants, communication avec les autres polices de la région y compris avec les U.S. Marshals & Texas Ranger, bien que ces derniers ne soient pas dans leur juridiction respective, il est courant que des affaires les amènent à Denver pour échanger des informations concernant des fugitifs.)
Comme leur boss, les brigadiers sont zélés et il ne fait pas bon les provoquer ou les ennuyer. Ils sont très efficaces et il n'hésitent pas à utiliser la violence (pas la cruauté) pour mettre au sol et aux fers les plus récalcitrants. Le surnaturel n'existe pas pour eux. Ils ne cherchent pas à comprendre ce qui pourrait ne pas coller. Si un “fou” (huckster ou autre) fait du grabuge, il est arrêté, ficelé (camisole) et enfermé en attendant le jugement. Il sera alors pendu si on le juge trop dangereux (et d'office si il a déjà fait un crime puni par la pendaison). “Moins on se pose de questions face à ces gens là, mieux on se porte”.
Les affaires trop spéciales qui les dépassent sont mises dans les mais de Hornsby qui fait alors en général appel à des spécialistes, l'Agence Pinkerton ou certains hommes d'église connus sous la profession d'exorcistes.
Zélé, direct, pas froid aux yeux, rationnels, rapides dans leurs prises de décisions. Si l'échange commence à trop attirer les badauds, ils emmènent tout le monde au poste pour continuer à discuter tranquillement et aviser en huis clos. Ils ne répondent pas aux questions des passants curieux : “Circulez, il n'y a rien à voir !”
Faire leur boulot sans entrave et tranquillement. Ils n'ont en général pas d'ambitions particulières. Certains bien entendus aimeraient prendre du galon et devenir responsables de poste ou de toute la brigade. Nous ne développerons pas ces points.
En 1877, l’Agence (The Agency) a tout juste quelques mois. Les disparitions répétées de son leader de l'antenne Ouest, Le Fantôme, n'est pas pour aider à la construction d'un noyau solide d'agents pour lutter contre les forces occultes. La succursale de Denver était il y a quelques mois une affectation très prisée : se rapprocher du grand chef, c’était bon pour la promotion, et les affaires à régler étaient intéressantes. Seulement le grand manitou en question a été faire un tour dans des lieux peu fréquentables et a, encore, disparu de la circulation.
Lawton, un des meilleurs éléments de l’équipe a repris les affaires légales (L'agence Pinkerton) en main, mais la branche occulte (The Agency) a pris un sérieux coup de plomb dans l’aile. Au point que les différentes agences de l’Est n’ont plus grand chose à raconter en haut lieu et que les huiles de la Maison Blanche s’impatientent.
Pour faire passer la pilule, Lawton a favorisé toutes les enquêtes qui concernaient l’Union. On pourrait croire que sa position est liée à son passé rancunier contre les tuniques brunes, mais en vérité c’est surtout sa place qu’elle essaie de sauver.
En l'absence du Fantôme, Hattie Lawton, assume l'administration de l'antenne ouest de l'agence Pinkerton, qui siège à Denver, et les affaires courantes pour gérer le Bureau. Hattie a passé du temps en détention Conférée dans les premières années de la Guerre et possède toujours de la rancune pour l'exécution par le Sud de Timothy Webster, un agent Pinkerton avec lequel elle était en mission en 1862 sous le nom de Mrs Timothy Webster (note : ces deux agents ont réellement existé, la trace historique de Hattie se perd suite à cette mission, nous la récupérons dans cette uchronie). Hattie est une fille intelligente, qui a une vraie compréhension de la mission de l'Agence et de l'autorité. Elle ne mettra pas en danger la vie de ses agents pour venger la mort de Webster, mais il faudra beaucoup de persuasion pour la faire travailler avec des Confédérés. Comme tous les experts de la profession, elle cultive une apparence qui n'attire pas l'attention. Des passants peuvent la situer entre la fin de la trentaine et le début de la cinquantaine, des cheveux bruns avec quelques mèches grises. Elle porte en général robes chics, une année ou deux de la dernière mode.
Ariel Glowman est un espion au service des pinkertons, mais ses origines de Virginie et son attitude un peu floue en ce qui concerne ses convictions quant aux confédérés lui ont apporté un certain ressentiment et des inimités de la part de Hattie, qui le soupçonne, à raison, d'être un agent double. Son bagout ainsi que ses résultats sur le terrain ont néanmoins très vite retardé sa possible éviction du Bureau : cet homme est un espion de premier ordre. Il a tellement la dissimulation et l’intuition dans la peau qu’il s’est dit qu’il pourrait bien espionner pour plusieurs camps à la fois. Notamment les Confédérés avec qui il a des relations, et qui rêvent de savoir ce que le Fantôme ou Lawton leur prépare comme nouvelle enquête. Trop bien habillé pour ne pas avoir les poches pleines, Glowman investit régulièrement dans les projets dès qu’il peut verser dans le délit d’initié. Sa dernière affaire l’a poussé à prendre des parts dans une exploitation minière à Nugget Gulch, Colorado, un filon d’or exploité par un associé prospecteur. Enfin, comme nous allons le voir plus loin, l’agent double a également fricoté avec nos têtes de turc du scénario, Huggins et Faucon Solitaire, pour aller se détendre dans leur lit oniro-thérapeutique… Ce sera sur lui que la malchance va tomber, il sera la cible du test grandeur nature d'Herbert Z. qui ouvrira le bal de notre histoire juste devant la gare de Denver. Ce choix est une coïncidence de la part d'Herbert. Il n'y a pas de relations entre ce choix et ces histoires d'espionnage. Si ce n'est la saine curiosité de Glowman qui l'a poussé à s'intéresser de près à la dreambox.
Fadaway, c’est l’homme qui fait son boulot sans faire de vagues. Appliqué, concentré, il souffre malheureusement d’un gros défaut : ses dents ne sont pas perpétuellement en train de rayer le parquet. Il s’est habitué à travailler en effectif réduit, et a temporairement délaissé les histoires d’horreur au début du scénario pour les enquêtes de terrain. C’est la raison pour laquelle Lawton va le choisir pour encadrer les PJs : elle connaît son travail consciencieux et reconnaît volontiers que les hommes de l’Agence sont plus efficaces quand ils fréquentent des êtres humains plutôt que les bestioles des Reckoners. Homme assez passe-partout, Pete consomme de tout avec modération. Joueur moyen, prêt à boire un verre tant qu’on ne le pousse pas à rouler sous la table, et adepte de la fuite dès qu’une bagarre en règle se présente, l’agent a néanmoins une force : son discours posé et rassurant, parfois même un peu paternaliste avec l’âge. Il a également la particularité d’une tolérance extrême vis-à-vis de ceux qui n’ont pas sa couleur de peau ou ses idées. Un détective précieux pour l’Agence en somme.
Le Fantôme a les moyens de s'offrir les services de personnes indépendantes, des électrons libres très spéciaux. Il ne leur donne pas accès à toutes les informations que peuvent avoir les membres de l'agence. Ce réseau n'est connu que de lui-même, ses membres, parfois éphémères n'ont pas la connaissance globale du réseau, quelques membres, et encore. S'il a besoin de mettre en relation plusieurs personnes, soit il les convoque simultanément, soit il leur donne ou fait parvenir la moitié d'une carte à jouer déchirée et des indications pour trouver l'autre moitié. Si des membres ont des doutes sur des relations possible entre AL et quelqu'un (notamment Faucon Solitaire que les PJ devraient soupçonner, bien évidemment), il y a fort à parier qu'il réponde qu'il ne le connait pas.
Parmi ces agents : Faucon Solitaire, un Indien qui sera décrit plus bas. Les PJs seront aussi potentiellement de tels agents…
Le Sergent Huggins et Faucon Solitaire tiennent un cabinet médical à Denver, et ils y testent la machine oniro-thérapeutique.
Conscrit très jeune, envoyé par une famille bien contente de se débarrasser de lui, Huggins a fait la plupart des tâches subalternes une fois admis dans l'armée des Yankees. Il a finalement atterri à l'infirmerie, où son dévouement l’a fait prendre du grade ; il a suivi des formations accélérées auprès de grands chirurgiens militaires. Néanmoins, l'horreur de la guerre l'a rattrapé, et alors que les combats devenaient de plus en plus inhumains, il a finalement arrêté de supporter la vision de ses hommes mutilés, détruits… Il a préféré déserter.
Ses réflexions sur la souffrance d'une humanité qui s’auto-détruit et qu'il faut soigner l’ont amené à rencontre un indien atypique. Il s’est retrouvé dans son calme, sa satisfaction dans l’instant présentation et dans son coeur toujours ouvert. Huggins craint plus que tout de retourner sur le front, de se retrouver confronté à la mort ou à la solitude. Il a donc entretenu un réseau de contacts à différents niveaux de l’armée yankee dans l’espoir de pouvoir apprendre assez tôt qu’on le recherchait si jamais ce verdict tombait. Pour le moment, les Fédérés ont bien d’autres chats à fouetter que de traquer les déserteurs, par contre les magouilles de plus en plus politiques d’Huggins avec des hommes du rang va peut-être un jour agacer la mauvaise personne…
Faucon Solitaire est sorti de la Nation Sioux pour vivre à Denver. Face à l’envahisseur, son tempérament l’a amené à se rapprocher de l’homme blanc, apprendre leur langage et les coutumes des blancs plutôt que de rester dans sa tribu. Mais ce n'est qu'en rencontrant le Sgt Huggins qu'il a vraiment fait le pas de vivre en ville, comme un Blanc.
Faucon Solitaire n'a pas marché souvent sur le sentier de la Guerre, il préférait écouter les anciens et apprendre les Traditions. S'il n'a pas trahi son peuple au point de transmettre des secrets indiens, dans sa médecine, il lui arrive de faire appel à la magie Indienne. Il reste à l'écoute des esprits, et sera bien sur très choqué par la vision des manitous déferlant sur la gare, mais n'en parlera pas, car les Blancs ne comprennent pas toutes ses histoires de manitous.
Plus récemment, il a été approché par le Fantôme incognito. Il a tout de suite senti la force et l’ambivalence du personnage, puis a progressivement rejoint les forces cachées de l’Agence. Comme il était inconnu de l’office de Denver, c’est à lui que le Fantôme fait appel lorsqu’il a besoin de grande discrétion indépendamment de l'Agence.
Faucon Solitaire sait qu’un jour, il devra marcher sur le chemin de son ancêtre, un vénérable membre qui s’est sacrifié pour emprisonner Raven. Son destin l’attend, et pour le fuir, il s’est réfugié parmi ses ennemis. Mais lorsque l’urgence des évènements se fera sentir (entendez par là au détour de la campagne), il devrait abandonner son rôle de rebouteux de Denver pour marcher à nouveau sur les traces de ses aînés.
Les deux hommes se sont connus pendant la guerre. Huggins était alors sergent affecté aux soins des blessés. Il a vu tant de choses horribles qu'il a décidé de fuir. Il a été repris une ou deux fois, mais pour une raison ignorée, l'Union a fini par oublier son nom. Dans son quartier tout le monde l'appelle le Sergent Huggins, et il applique les arts qu'il a appris autour des brancards sur les blessés de Denver. Sa vision de la boutique a apparemment été métamorphosée avec sa rencontre avec Faucon Solitaire. Une amitié s'est nouée entre les deux hommes. Si leurs compétences médicales pures sont loin d'être mirobolantes, les deux médecins ont largement exploité la fibre mystique, et leur charisme a fait le reste. C'est souvent un contact humain avant un bon médecin que les gens de l'Ouest Sauvage viennent chercher, car il n'est pas rare qu'on ampute ou qu'on enterre à défaut d'avoir trouvé le traitement adéquat. Du reste, la médecine indienne a toujours fasciné l'homme blanc, et les restes de magie utilisées par Faucon Solitaire dans certaines affaires ont maintenu les rumeurs mystiques autour de l'établissement.